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Libération

Polars et musique

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Mis en bière et punk
publié le 24 mars 2011 à 0h00

Musique et polar : l’attelage est connu, et dix secondes de réflexion suffiront à l’aficionado pour citer au minimum trois exemples.

Pour nous, ce sera : 1) Hannibal Lecter, le cannibale esthète de Thomas Harris, féru de musique classique, si exigeant en la matière qu'il peut offrir à dîner un flûtiste contrariant ; 2) l'inspecteur Charlie Resnick de John Harvey, fan de jazz qui a pour meilleurs amis Thelonious Monk et Bessie Smith et pour chats Miles, Dizzy, Pepper et Bud ; 3) l'immense David Peace, dont le Quatuor du Yorkshire (1974, 1977, 1980, 1983) s'irrigue aux sons de l'époque, et qui écrit en shaman à la Ian Curtis. Trois parutions prouvent que le truc fonctionne toujours, cette fois avec la musique aux avant-postes.

Blood Truth & Mood Violet. «Ses traits avaient cet étrange aspect bouffi et vide, commun à beaucoup de rescapés des années 80 dont les pommettes s'étaient affaissées, ne laissant à la place que des demi-lunes flasques, et dont la peau semblait avoir été drainée de toute vie.»Longtemps journaliste dans la presse rock (Sounds, Mojo, Melody Makers…), la Britannique Cathi Unsworth n'a pas que le sens de la description, elle a aussi celui du récit. Son Chanteur combine une immersion dans la scène punk de la fin des années 70 à un suspense assez inattendu : on se prend vraiment à vouloir savoir ce qu'est devenu le leader du groupe Blood Truth, qui s'est v