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Libération

Quais du polar, écho au Japon meurtri

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Lecture . Le festival lyonnais du roman policier a reçu David Peace, Britannique d’inspiration nippone.
publié le 29 mars 2011 à 0h00

Une raison de physique littéraire pour aller flâner le week-end dernier dans la presqu'île de Lyon, au septième festival Quais du polar, ne dure que quelques minutes : invité parmi une soixantaine d'auteurs de romans dits policiers de tout pays et de toute sorte, l'écrivain britannique David Peace lit un passage de son dernier livre, Tokyo, ville occupée (Rivages). Il a été publié en France l'an dernier. Il évoque ou plutôt invoque, de divers points de vue, un fait divers dans la capitale japonaise, en 1948. Dans un débat sur style et polar tenu le matin même, Peace rappelait qu'il vient de passer quinze ans au Japon. Natif du Yorkshire, il a quitté l'Angleterre au moment où John Major arrivait au pouvoir.

Incendies. La lecture de Tokyo, ville occupée, a lieu dans le grand salon de l'hôtel de ville. C'est une salle de 325 m2 datant du XVIIe siècle et restaurée en 1717, après un incendie, par l'architecte Jules Hardouin-Mansart, puis, à la suite d'un autre incendie, en 1800 et à la fin du XIXe siècle. Les dorures et peintures, dominant un public clairsemé, font résonner par-dessus les siècles les incantations de Peace, scandant son texte aux phrases brèves, hachées, répétitives, comme un appel des morts de ce pays lointain : le chant d'un écrivain choisit toujours ses fantômes.

Ce style correspond ici, selon Peace, au «son constant des marteaux-piqueurs, de la reconstruction, de la pression d'une ville détr