Dans la famille de Catherine de Médicis, on se demande qui , de la mère et de ses enfants, était le plus taré. Jean Teulé, qui fit événement avec le Montespan (2008, Julliard), n'en a décidément pas fini avec les cours royales françaises. Après le mari de la maîtresse de Louis XIV, il s'intéresse à l'un des fils de Catherine de Médicis, le roi Charles IX. Mêlant l'histoire vraie et les légendes, il adopte un style surprenant, où les blagues l'emportent sur l'horreur et inversement.
Le parti pris est clair, même s’il est historiquement discutable : Charles IX, ayant ordonné le massacre de la Saint- Barthélemy - contre son gré et sous la pression effrayante de sa dingue de mère, ses frères et quelques conseillers allumés - devient fou, sanguinaire, paranoïaque. Une couleur, le rouge - sang -, une obsession, la mort, des autres s’entend. Après les huguenots, le roi songe à tuer tout son peuple. Au point où il en est…
Et Jean Teulé s’amuse, dans la description de situations délirantes, d’un jeune homme (il a tout juste 23 ans) pourtant plus complexe. Homme de lettres et de rimes, Charles IX se plaît en la compagnie de Ronsard, mais a soudain des envies de meurtre devant le bucolique poète amateur de chair très fraîche. Le roi aime la chasse à courre mais parfois, faute de gibier, il n’hésite pas à trucider toute la basse-cour d’un pauvre paysan, quand il ne poursuit pas le cerf dans les salles du Louvre, alors résidence royale. Il répugne à régner, mais abuse de tous les