Ils seraient plus de deux millions dans le monde, plus de 39 000 en France, et ils sont chaque année plus nombreux : ce sont les adeptes de l’ultrafond, ces courses à pied très très longues, bien au-delà du marathon, sur route ou en pleine nature. A les voir cavaler jour et nuit, grimper et descendre autour du Mont-Blanc ou de l’Annapurna, s’enfoncer dans le sable et sous le soleil du désert marocain, enchaîner les foulées et les kilomètres dans un mouvement quasi perpétuel, revient sans cesse cette question : après quoi courent ces sportifs anonymes ?
Nathalie Lamoureux, journaliste au Point, spécialiste des télécoms et de l'outdoor, et elle-même «ultra-traileuse», apporte une belle réponse. Elle retrace six années emplies de courses toutes plus folles les unes que les autres, brosse avec force anecdotes le portrait de cette tribu où «tout le monde a une chance non pas de gagner mais de finir», et qui, entre effort, souffrance et extase, dessine un «pied de nez à l'apathie ambiante des peuples sédentaires».
En suivant son évolution, de «sportive néophyte» à traileuse forcenée, en la voyant passer d'une «vie débridée de noctambule» à un «enchaînement de compétitions extrêmes», on assiste en fait à une quête du graal intérieur. L'ultrafond s'avère un inépuisable «terrain d'expérimentation sur soi-même». «La connaissance de soi que l'on acquiert vaut toutes les séances passées sur un divan», assure-t-elle, et, une fo