Aujourd'hui, à 17 heures, la France rendra un hommage national à Aimé Césaire et installera ainsi au Panthéon une des grandes figures antillaises, un poète, dramaturge et homme politique qui a traversé tout le XXe siècle.
Césaire est né le 26 juin 1913 dans une famille modeste (père petit fonctionnaire, mère couturière) de Basse-Pointe en Martinique. Elève brillant du lycée Schœlcher de Fort-de-France, il fait de la culture grecque et latine un antidote contre le monde colonial martiniquais qu’il s’est mis à détester.
«Négritude». Ce monde «fermé, étroit», ces petits bourgeois de couleur qui singent l'Europe, il veut s'en éloigner et part donc à Paris. C'est en hypokhâgne à Louis-le-Grand qu'il rencontre Léopold Sédar Senghor, futur écrivain et président du Sénégal. A eux deux, ils inventeront la «négritude». Avec un troisième larron, le poète Léon-Gontran Damas, ils créeront en 1934 la revue l'Etudiant noir. Le projet, disait Césaire, était de retrouver, par-delà les couches de civilisation, «le nègre en nous». Leur idée secrète : «Nègre je suis, nègre je resterai… Mais Senghor et moi, nous nous sommes toujours gardés de tomber dans le racisme noir.» Césaire ajoutait : «Aucun de nous n'est en marge de la culture universelle. Elle existe, elle est là et elle peut nous enrichir. Elle peut aussi nous perdre. C'est à chacun de faire le travail.»
En 1935, à peine admis à l'Ecole normale supérieure, Cé