Essai
Robert Maggiori Le Métier de critique. Journalisme et philosophie
L'art et la manière d'écrire des critiques d'ouvrages philosophiques quand on est dans la peau d'un journaliste et philosophe soi-même. C'est tout le propos du dernier livre de notre critico-journalistico-philosophe maison, l'excellent Robert Maggiori. Un livre qui ressemble à son auteur que les lecteurs de Libération connaissent depuis trente ans : généreux, bienveillant, rigoureux, pédagogue, malicieux, tendre, sentimental, brisons là, l'inventaire des éloges deviendrait gênant pour lui. Robert Maggiori aime la philosophie (il l'enseignait au lycée de Fontainebleau), mais il aime aussi son journal - «je me sens chez moi à Libération».«Un journal est un "intellectuel collectif"», écrit-il, incluant le lectorat, qu'il s'évertue à choyer en lui rendant accessibles ses connaissances d'un savoir intellectuel souvent hermétique. On savait son admiration pour Gramsci, Jankélévitch, Baudrillard, Bourdieu, Foucault et tant d'autres grands penseurs. On ignorait son obsession : le «syndrome de Garve». Pour faire court - un défi chez Maggiori -, Garve est le pire exemple (le «spectre», dit-il) du journaliste philosophique, donc à fuir. Or il est sa hantise, et partant, le signe d'une autre qualité de Maggiori : la modestie faite homme. B. V.
Récit
Claire Keegan Les Trois Lumières
Une petite fille, un été, sa mère étant une fois de plus enceinte, est emmenée c