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Libération
Critique

Ethnobotanique La culture de l’interdit

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publié le 9 avril 2011 à 0h00

Il n’est pas rare de le croiser aux Journées des plantes, comme celles du domaine de Courson dans l’Essonne, où cet écolo pratiquant vient régulièrement dédicacer ses ouvrages. Cette année encore, Jean-Michel Groult sera de la partie pour l’édition de printemps, en mai, avec sa toute dernière parution, plaidoyer pour un jardin naturel (1).

Au-delà de ses conseils de jardinier émérite, le botaniste - sorte d'Amélie Nothomb des boutures au regard de sa prolifique production -, s'est récemment penché à travers un beau livre à la remarquable iconographie sur les raisons du bannissement de certaines plantes dans nos sociétés. Sous l'angle ethnobotanique, Plantes interdites, une histoire des plantes politiquement incorrectes décrypte selon quels critères - scientifiques, philosophiques et bien souvent économiques -est édicté l'avenir de ces végétaux.

Cannabis, coca, mais aussi stévia, OGM… Tabou or not tabou ? Qu’elles soient hallucinogènes, abortives ou invasives, ces espèces aux vertus multiples ont subi au cours de l’histoire des tracasseries variables. C’est le cas de l’absinthe, la «fée verte» au plus fort de sa popularité, qui, jusqu’à la prohibition, fut diabolisée car elle concurrencait les producteurs de vin alors confrontés à la crise du phylloxera… Rien à voir, donc, avec le taux de thuyone parfois incriminé : la norme actuelle en Europe étant supérieure à celle de l’époque ! Aujourd’hui, le pseudo-sulfureux breuvage pourrait d’ailleurs redevenir à la mode. Et qu