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Libération
Critique

Au saut du roulis

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Les récits de trois écrivains français, après un voyage organisé dans le transsibérien
publié le 14 avril 2011 à 0h00

Mettez une bande d’écrivains dans le même bateau. Ou dans un train. Le transsibérien de préférence : les fantasmes sont d’essence féconds. Mais les mythes exigent de se surpasser. Calicot Cendrars en vue. Trempez un peu dans la vodka. Laissez mijoter de Moscou à Vladivostok. Poussez un peu à l’œuvre. Voici, quelques neuf mois plus tard, la première moisson textuelle du voyage organisé, auquel j’ai moi-même en partie assisté. Certains parleraient de produits dérivés. Mais les gens sont méchants, et jaloux. La forme a beau être discutable, elle n’ôte rien à l’objet littéraire et à la vision que chacun peut en avoir. Dit-on du mal d’autres commandes artistiques ?

Méthode. Les trois premières moutures de moi-l'écrivain- j-ai-pris-le-transsibérien (d'autres publications parmi les quinze auteurs qui ont participé au périple organisé dans le cadre de l'Année franco-russe sont prévues) sont de facture différente. Fortuitement, leurs trajets se sont presque chevauchés : Mathias Enard a voyagé de Moscou à Novossibirsk, Sylvie Germain de Novossibirsk à Vladivostok et Olivier Rolin d'Irkoutsk à Vladivostock. L'ancrage commun demeure le train. Dans Bric et Broc, un recueil qui paraît chez Verdier, Olivier Rolin donne une méthode qui pourrait fonctionner pour les trois livres. «Si j'étais plus érudit, doué d'une meilleure mémoire, et si j'avais le temps, j'aimerais me livrer à des recherches littéraires "transversales", je veux dire par là à l'étude d'un thème