Menu
Libération

Jonas Jonasson

Article réservé aux abonnés
Cent ans sans lassitude
publié le 14 avril 2011 à 0h00

Il n'y a pas d'âge pour devenir un sujet de roman, mais il est indéniable qu'aux yeux de certains écrivains, une existence semble plus intéressante à raconter dès lors que les décennies s'empilent. Au début de l'année, Série grise (de Claire Huynen, au Cherche Midi) a connu un certain succès. Il s'agit du monologue d'un misanthrope, volontiers enclin à la rêverie malgré son cynisme supposé, et surtout très intéressé par les ébats les plus imprévisibles des pensionnaires féminines de sa maison de retraite. Les héroïnes de Bons baisers de Cora Sledge (de l'Américaine Leslie Larson, 10/18) et de les Vaches rouges ou un dernier amour (de l'Allemande Dorothea Razumovsky, Buchet-Chastel) elles aussi installées dans d'estimables institutions, font comme leur contemporain de Série grise : elles s'en vont. Non sans que l'auteur ait imaginé leurs secrets, et les événements d'ordre sentimental qui les incitent à prendre leur destin en mains.

Si Allan Karlsson imite chacun de ces personnages en prenant ses cliques et ses claques, on ne peut cependant pas dire qu'il fasse sa valise. Les plates-bandes qui ouvrent le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, accueillent ses chaussons. Allan a préféré passer par la fenêtre, afin de fuir sans se faire voir cette fête qui promettait d'être fameuse. Aucune date d'anniversaire, que celui-ci soit à un ou plusieurs chiffres, n'a jamais arrêté le cours du temps, mais enfin, il paraît logique de di