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Livres. Mort de Dominique Desanti

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publié le 14 avril 2011 à 0h00

mort de dominique desanti

«Comment naissent les livres ? Pour moi, d'une étincelle que le hasard allume et qui peut, ensuite, couver des années avant de faire feu.» Ainsi Dominique Desanti, qui a publié plus de trente ouvrages, présentait-elle la réédition, en 2001, de sa bio de Flora Tristan. Elle en avait eu l'idée sous l'Occupation, et l'avait vu paraître au début des années 70, décennie féministe. Nabokov, Drieu, Tsvetaeva, Desnos, Guitry et mère Marie Skobtsov, canonisée en 2004 : Dominique Desanti appelait ses biographies des «romans vrais». Elle a aussi écrit des vrais romans, le dernier étant les Sorcières sont des miroirs (Maren Sell, 2005 ). A quoi on ajoutera des essais historiques, la plupart consacrés à l'expérience communiste, qui fut la sienne et celle de son mari, le philosophe Jean-Toussaint Desanti. Journaliste à l'Humanité, Dominique Desanti a quitté la vie militante en 1956. Elevée par son père, un juriste d'origine russe, elle se destinait plutôt à une vie d'artiste, ainsi qu'elle le raconte dans ses mémoires, Ce que le siècle m'a dit, et dans la Liberté nous aime encore, dialogue paru quelques jours avant la disparition de «Touky» Desanti, en janvier 2002. Ils s'étaient rencontrés en 1937 à la garden-party de l'Ecole normale et ne s'étaient plus quittés, pratiquant dans leur couple «simultanéité et transparence», selon un conseil prodigué par Beauvoir pendant la guerre, du temps de Socialisme et liberté, le groupe de résistan