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Libération

Viscogliosi déterre sa vie de garçon

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publié le 14 avril 2011 à 0h00

Mis à part Jean Dubuffet et son Autobiographie au pas de course, dont le titre dit avec quelles rapidité et brièveté il a traité son sujet, les autobiographes ont généralement tendance à penser qu'ils se trouvent à la tête d'une matière vaste et passionnante qui mérite qu'on s'arrête sur de nombreux détails qui en appellent d'autres et que tout ça prenne un nombre considérable de pages. Ce n'est pas ainsi que procède dans Ma vie de garçon Fabio Viscogliosi, artiste, dessinateur, musicien et écrivain (il a publié l'an dernier chez Stock son premier roman Je suis pour tout ce qui aide à traverser la nuit), Français né en 1965 d'un père italien. Une première version de ce livre est parue au Seuil en 2003. «Donc, je ne faisais pas mon âge. On m'appelait souvent "jeune homme".» Tels sont les premiers mots du premier des soixante-quatre courts chapitres (l'un ne fait que trois mots) souvent agrémentés de dessins qui améliorent le sens des phrases en les précisant ou les démentant. Le «Donc» inaugural relève déjà d'une causalité douteuse et on ne sait pas si appeler le narrateur «jeune homme» est une erreur parce que ça le rajeunit ou parce que ça le vieillit (le lecteur est prêt à penser que cela marche dans les deux sens, que cela dépend des circonstances).

Il y a un aspect Glen Baxter dans l'inadéquation entre le texte et le dessin mais ceux-ci, en noir et blanc, sont d'apparence moins élaborés que ceux de l'Anglais. Surtout,