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Critique

Légende. Bas le masque de fer

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Le cahier Livres de Libédossier
publié le 16 avril 2011 à 0h00

C’est dans les vieux pots (de fer) que l’on fait les meilleurs récits. L’historien Jean-Christian Petitfils, qui connaît bien le sujet pour l’avoir déjà traité dans un précédent ouvrage, se penche une nouvelle fois sur le plus célèbre mystère de l’histoire de France : l’énigme du masque de fer. A partir de documents d’archives inédits et d’une compilation des principales études sur le sujet, il tente de cerner l’identité du prisonnier d’Etat, enfermé sur l’ordre de Louis XIV au donjon de Pignerol, près de Cannes, et décédé trente ans plus tard, en 1703, à la Bastille.

Qui était ce détenu inconnu, dont le masque n’était pas en fer mais en tissu, maintenu derrière par une chaîne et un cadenas ? Jean-Christian Petitfils ne liste pas moins de cinquante-cinq prétendants. Hypothèses célébrissimes et improbables, comme celles du frère jumeau de Louis XIV ou du roi lui-même remplacé sur le trône par son jumeau Alexandre ; mais aussi Nicolas Fouquet, ancien surintendant des Finances, d’Artagnan, Molière, une fille cachée de Louis XIII, divers membres de la famille royale, une multitude de serviteurs ayant découvert des secrets d’Etat ou d’alcôve, voire un malheureux inconnu ayant écrit à l’âge de 12 ans deux vers contre les jésuites…

Par-delà les nombreuses anecdotes, lettres et suppositions, l’intérêt de l’ouvrage réside dans le décryptage du mythe qui transforma ce fait divers carcéral en scandale d’Etat et en symbole des crimes de l’Ancien Régime. Qui pouvait accepter ces rois capab