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Critique

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Une sélection du service Livres de Libération
publié le 21 avril 2011 à 0h00

Récit

Née à Fort-de-France en 1910, devenue tardivement une «icône créole», Jenny Alpha, femme extraordinaire, est morte centenaire à Paris. Elle était faite pour le théâtre, mais on n'emploie pas les Noirs dans le répertoire classique. Elle attendra les années 50 pour rencontrer de bons metteurs en scène, Roger Blin, puis Jean-Marie Serreau, enfin Daniel Mesguich pour son triomphe, Folie ordinaire d'une fille de Cham, en 1984. Dans les années 30, Jenny Alpha donne des cours de gym à Robert et Youki Desnos. Elle rencontre «toute la littérature de gauche et le mouvement surréaliste», travaille pour le musée Guimet. Elle est chanteuse en 1939, institutrice pendant la guerre. Elle perd son premier mari en 1942 (il a 32 ans comme elle), et l'attitude de ses beaux-parents, qui la spolient, est un des moments étonnants du livre. Picabia fait son portrait, bientôt on la verra sur un timbre. Jenny Alpha épouse le fils d'un chansonnier montmartrois, elle fait du cabaret puisque le théâtre ne veut pas encore d'elle, forme un orchestre dont le pianiste est le père de Serge Gainsbourg. En 1956, c'est le premier Congrès des écrivains et artistes noirs. Subjuguée par le mot «négritude», inventé vingt ans avant par Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas et Léopold Sédar Senghor, Jenny Alpha dit : «Je suis tombée dans l'Afrique.» Natalie Levisalles, à qui Jenny Alpha a raconté sa vie, est journaliste à Libération. Cl.D.

Roman

Il y a indiqué «roman» parce qu'il y a un récit d