On les appelle les hibakusha. Ceux qui, littéralement, ont été «affectés par l’explosion» de la première bombe atomique. C’était à Hiroshima, le 6 août 1945, à 8 h 15.
Quelques mois après le bombardement, John Hersey s’est rendu dans la cité anéantie du sud de l’archipel nippon. Il est l’un des premiers journalistes étrangers à rencontrer des survivants de la catastrophe nucléaire. Son saisissant reportage, qui devait être publié en quatre épisodes par la grande revue américaine The New Yorker, fait finalement l’objet d’un numéro spécial le 31 août 1946.
Ce long article connaît un véritable retentissement au sein de la population américaine, peu informée de l’horreur vécue par les Japonais. «Aux Etats-Unis, les lois de sécurité interdisaient toujours qu’on en parlât», écrit John Hersey en notant les «efforts déployés» par les Américains de l’administration MacArthur pour «garder le secret de la fission nucléaire». En vain. L’édition spéciale est vite épuisée et fait l’objet de réimpressions avant d’être publiée sous la forme d’un livre.
En 1985, le reporter du New Yorker est retourné à Hiroshima. Il décrit les effets pernicieux des radiations, renoue avec les survivants dans un chapitre scandé par des rappels historiques sur les essais nucléaires français, indiens, britanniques et américains. C’est cet ensemble de textes qui est aujourd’hui publié pour la première fois en France.
D’autres œuvres, comme le manga <