Il fut l’un des plus grands rois de l’Egypte ancienne. Dieu vivant, il régna sans partage durant plus de six décennies sur les peuples du Nil. Il bâtit des temples et des monuments à sa gloire, eut une centaine d’enfants… Il fut aussi le premier pharaon à prendre l’avion et à bénéficier à Paris des dernières avancées de la médecine occidentale (une pratique qui allait devenir courante pour ses lointains successeurs, chefs d’Etats d’Afrique et du Maghreb). Il fut Ramsès II, et Robert Solé consacre à sa momie un bel ouvrage, à mi-chemin entre roman et biographie posthume.
Pour le grand roi, tout recommença en 1881 lorsque fut découverte dans la montagne thébaine une véritable caverne d’Ali-Baba contenant 36 cercueils, plus de 3 000 statuettes funéraires, des meubles, de la vaisselle, des restes de repas sacré…
«Il y en avait tellement, notera l'archéologue auteur de la découverte, que j'étais forcé d'avancer à plat ventre, ne sachant où mettre les pieds.» Très vite, les chercheurs se rendent compte qu'il s'agit de dépouilles royales entreposées là après le pillage de leur tombe dès l'Antiquité. Les prêtres les avaient regroupées dans cette cachette pour mieux les surveiller.
Exhumées, elles sont expédiées au Caire.
C'est cette seconde vie que raconte Robert Solé. Le «démaillotage mondain» de la momie, les visiteurs célèbres, l'apparition des premières maladies, les diagnostics et, finalement, le voyage en France, en 1976, où Ramsès est reçu par un détach