Menu
Libération
Interview

«Cette innocence, on ne peut pas la simuler»

Article réservé aux abonnés
Elric ranimé par Fabrice Colin et Michael Moorcock
publié le 26 mai 2011 à 0h00

Il revient, le prince albinos aux yeux injectés de sang, au visage en lame de couteau. Cinquante ans après sa naissance dans l’esprit du Britannique Michael Moorcock, le loup blanc erre l’âme en peine et à moitié agonisant dans les Jeunes Royaumes accompagné de son fidèle Tristelune. Sa belle cité Imrryr a été réduite en cendres par sa faute. Sa douce fiancée Cymoril a péri de ses propres mains d’un coup de lame en plein cœur. Seigneur renégat, Elric de Melniboné a fait la promesse de ne plus jamais sortir de son fourreau Stormbringer, son épée surnaturelle qui tire sa puissance du sang et des âmes. La quête le pousse vers les ruines de Soon où pousse une fois par siècle une anémone noire susceptible de le régénérer. Le roman réalisé à quatre mains par le papa d’Elric et un auteur français prolixe et virtuose, Fabrice Colin, ne déroge pas aux canons de l’heroic fantasy. Enchâssée dans un temps mort du cycle conçu et achevé dans les années 60, cette nouvelle histoire respecte la ligne originelle. Voici l’éternel Elric, seigneur accablé et mythe de la fantasy, commenté par son auteur et un admirateur tombé dedans petit.

Sous quels auspices est né Elric ?

Michael Moorcock : A l'époque, j'étais journaliste et je discutais dans un pub avec le rédacteur en chef de la principale revue de fantasy en Angleterre, Science Fantasy. Le public en a assez de lire toujours les mêmes histoires, me disait-il, il faudrait créer un nouveau type de sword and sorcery. J'ai imaginé une sorte d'anti