Un groupe d'obscurs tâcherons va s'enfermer ce week-end pour prendre le pouls de la littérature contemporaine. Ces femmes et ces hommes, obstinés, inlassables, opiniâtres, seront maintenus prisonniers dans un hôtel proche de Saint-Tropez où la plus simple chambrette coûte 500 euros la nuit en saison, et la plus supportable 2 020 euros. Ces lecteurs admirables et nécessiteux - parmi lesquels Laure Adler, Christine Clerc, Pierre Lescure et Claude Sérillon - n'auront rien à débourser car le gîte, le couvert et le champagne leur seront offerts durant trois jours : c'est bien la moindre des choses ! Leur mission sera de désigner le «Roman de l'été». Un communiqué nous apprend en effet que, «engagé dans une démarche artistique, le château de la Messardière, vaste hôtel sur les terres de Colette et de Sagan à Saint-Tropez, s'ouvre au monde de la littérature en décidant de créer le prix Messardière du Roman de l'été». Bien que fort occupées par ailleurs, ces personnalités soucieuses de l'avenir des lettres françaises ont donc accepté de rejoindre le jury de cette importante ouverture, ainsi que sa piscine et son solarium.
Leur peine étant déjà sévère, on n’a pas demandé aux jurés de lire beaucoup. Ce sont seize éditeurs qui ont fait le tri, chacun désignant son «roman de l’été» au sein de sa propre production. Trois parmi ces seize ouvrages ont été finalement retenus. Leurs auteurs rejoindront les jurés ce week-end au château de la Poulardière. Il est prévu que cette assembl