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Libération
Critique

Michael Connelly Une fille à la patte de Harry Bosch

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publié le 26 mai 2011 à 0h00

Stop ou encore ? On a le buzzer à portée de main avant d’entamer «le nouveau Michael Connelly». L’Américain Connelly, après tout, après nous avoir enthousiasmés au début des années 90, nous a ennuyés à l’entame du nouveau siècle, avant retour en grâce partiel ces dernières années. Méfiance, donc. D’autant que sa livraison 2011, après deux infidélités bienvenues avec l’avocat douteux Mickey Haller et le journaliste has been Jack McEvoy, remet sur les rails Harry Bosch, son sempiternel inspecteur, à l’identique : solitaire, impatient, intuitif, accro au boulot comme au franchissement de la ligne jaune, etc. On pourrait soupçonner Connelly de flemmardise ou de momification.

Attraction. Déterritorialiser sa petite entreprise : c'est la première bonne idée de Connelly, qui envoie Bosch à Bangkok. Bosch à Bangkok, l'énoncé en soi est déjà exotique, tant Bosch et toute l'œuvre de Connelly sont chevillés à Los Angeles. Bosch à Bangkok constitue 50% des Neuf Dragons, ce sont les plus réussis et ceux qui restent en mémoire. Où Connelly prouve que son talent pour la chronique urbaine dépasse la Cité des anges.

Avant même l'arrivée de Bosch in situ, on est dans la place, d'après une vidéo disséquée au plus près : «Sur le deuxième écran le reflet dans la vitre devint une image plus nette avec trois niveaux de profondeur. La première chose qu'il remarqua fut que la pièce était située en hauteur. Le reflet laissait voir une rue encaissée au moins dix étages en d