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Libération
Critique

Le monde s’ouvre

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De la suprématie mongole à la domination européenne, les fluctuations de la géopolitique entre 1200 et 1600
publié le 2 juin 2011 à 0h00

Apartir du XIIIe siècle, les relations entre les différentes parties de l'Eurasie et de l'Afrique du Nord s'intensifient, provoquant le «grand désenclavement du monde». L'originalité de cet ouvrage est moins de vouloir «provincialiser l'Europe», que d'expliquer le monde entre 1200 et 1600 à partir des mouvements d'ouverture et de repli qui marquent l'évolution des grandes civilisations.

En 1200, l'humanité est cloisonnée en mondes qui se connaissent à peine. Un premier bouleversement est provoqué par l'expansion mongole, dernière grande vague d'invasion des peuples des steppes. Le modèle est toujours à peu près identique : des tribus de nomades cherchent à pénétrer dans l'espace chinois et, une fois repoussées, elles entament une longue migration d'est en ouest qui vient buter sur l'espace persan ou l'Europe balkanique. Les nomades ne sont pas pillards par essence, souligne l'auteur, mais ils ont besoin d'échanger et ils ne deviennent guerriers que lorsque le marché chinois se ferme, ou devant l'hostilité des populations sédentaires. Les conséquences des invasions mongoles sont assez surprenantes. Malgré les destructions provoquées par Gengis Khan, les historiens considèrent qu'en soumettant de vastes territoires à un pouvoir unique, elles ont eu un effet bénéfique sur les échanges terrestres à travers l'Eurasie. Le voyage de Marco Polo n'aurait sans doute pas eu lieu sans la pax mongolica.

De même, la destruction de Bagdad par les Mongols