ALondres, Edith voit sa mère pleurer à la réception d’une lettre qui vient de lui parvenir cinquante ans après avoir été écrite. Les confidences n’ont pas lieu entre les deux femmes, dont les relations ont toujours été distantes. Les investigations de la fille intriguée la mènent au château de Milderhurst, une caricature de construction gothique envahie par la végétation. Comme anesthésiées par l’ombre d’un père écrivain disparu depuis longtemps, les trois sœurs Blythe y vivent cloîtrées. La cadette, Juniper, erre dans les couloirs, bloquée sur l’événement traumatique de la Seconde Guerre mondiale. De beaux petits nœuds familiaux promettent d’être dénoués grâce à des retours dans le passé habilement distillés. Entretien avec l’Australienne Kate Morton, 34 ans, l’aînée de trois sœurs, mère antiquaire, qui affectionne les secrets de famille, matière brûlante de son troisième roman.
«J'avais déjà un roman en cours quand l'image de trois sœurs dans un château s'est imposée à mon esprit. J'ai senti qu'elles seraient très liées et que la plus jeune voudrait se marier. Le scénario paraît mince, mais la vision était vivante en moi. Après une semaine, j'ai relégué l'autre manuscrit. "Donne voix à ces trois sœurs, me suis-je dit. Et vois ce qui arrive." J'avais écrit un chapitre dès la première nuit.
«J’avais lu un fait divers marquant dans un journal, peut-être dix ans auparavant. Dans la maison d’un facteur qui venait de mourir, on avait retrouvé un sac de l