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Libération

JFK prend le maquis

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Le cahier Livres de Libédossier
publié le 9 juin 2011 à 0h00

La semaine dernière, Jean-François Kahn annonçait urbi et orbi qu'il renonçait au journalisme. Il a confié à Libération qu'il arrêtait également la philosophie. L'édition française est inquiète.

Pour un simple «détroussage», vous abandonnez la presse. Et, maintenant, c’est au tour de la philosophie. Pour quelle raison ?

J.-F. K : La même. On est dans une société où on n'a plus le droit de dire la moindre connerie. Bientôt, il ne sera plus possible d'en écrire. Je préfère arrêter avant qu'on me tombe dessus.

Vous vous apprêtiez à écrire des conneries ?

J’en ai déjà beaucoup écrit. Un jour, on va me le reprocher, c’est certain. Je ne vais pas tout de même aggraver mon cas maintenant que la chasse aux sorcières est ouverte 24 heures sur 24. Messieurs les censeurs, bonne nuit !

Quel genre de conneries avez-vous écrit ?

De tous les genres, de tous les calibres, de toutes les eaux. Excusez-moi, je ne suis pas venu avec un inventaire détaillé.

Vous savez, j’ai écrit une trentaine de bouquins, il est inévitable qu’ici ou là se soient glissées des âneries.

Comme votre «théorie du changement par recomposition des invariances» ?

Non, là-dessus je pense que j’ai raison. D’ailleurs, je prépare un nouveau livre sur le sujet, où j’analyse les effets de la pression sélective interne sur différents systèmes, en particulier sur le parc des radars autoroutiers.

Mais vous avez dit que v