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Libération
Critique

Parano 2024

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Un thriller à Tel-Aviv avec enfants disparus et ADN scanné aux check-points
publié le 9 juin 2011 à 0h00

Ce qu’on appelle droit au retour (ou loi du retour), c’est le droit, pour les Juifs du monde entier, d’émigrer en Israël, pour peu qu’ils puissent faire la preuve que leur mère, au moins, est juive, puisque la judéité se transmet par la mère, comme chacun sait. Comme on parle aussi de droit au retour pour les Palestiniens chassés de leur terre par les Israéliens, on voit tout de suite le problème, on ne va pas vous raconter ici le conflit israélo-palestinien.

Le postulat de ce droit du sang poussé à l’absurde est autant le point de départ et la ligne d’horizon de ce livre qui est à la fois polar, thriller géopolitique et roman d’anticipation. L’histoire se passe en 2024, pour ainsi dire demain. La situation est politiquement, démographiquement et sécuritairement à peine exagérée, à peine pire que la réalité actuelle, juste ce qu’il faut pour nous montrer la folie et l’absurdité du présent. Il est beaucoup question de disparitions d’enfants, sous toutes leurs formes, comme menaces suspendues, cauchemars récurrents ou catastrophes accomplies, et aussi de relations entre pères et fils.

Odeur. L'auteur, néerlandais, avait déjà publié de très bons romans, celui-ci est sans doute le meilleur. Ses descriptions d'Israël et de ses habitants sont saisissantes de justesse : les collines et les scènes d'attentats, la gare routière et la plage de Tel-Aviv, les réunions de militants de gauche, mortellement ennuyeux et si bien intentionnés, et l'odeur, l'odeur «qui marqu