Les personnages de S'autodétruire et les enfants, roman sur la vie conjugale, sur la vie quotidienne en France, sur la vie tout court, ces personnages sont «ma mère» et «mon père». Il y a aussi «ma sœur», au milieu du désastre, et elle porte un prénom, Sarah, sans doute parce qu'elle n'est pas un problème. L'autre enfant du père et de la mère, celui qui est donc censé dire «je» ne le fait qu'à la dernière page ; le père est alors de retour à «La Casemate» après un long séjour en maison de repos, «un mois avant que je naisse». Est-ce un garçon ? Nous n'en avons pas la preuve. Quatrième membre de la famille, le narrateur de l'histoire que nous venons de lire ne partage l'existence des autres qu'au terme du livre : «La plupart de nos Noëls sont difficiles et ne me laissent aucun bon souvenir.»
Paysages. Nicolas Bouyssi, né en 1972, dont c'est le cinquième roman en cinq ans, organise S'autodétruire et les enfants autour de deux jours de novembre. Le premier soir, Sarah et sa mère rentrent plus tard que d'habitude avec un cochon d'Inde. Comme chaque mercredi, elles ont passé la journée au cinquième étage, où la mère travaille. Elle est standardiste. Le père est sans emploi, littéralement. Trois ans auparavant, quand ils sont venus s'installer aux Casemates, un ensemble futuriste intégré avec loisirs, bureaux, logements, services, commerces et paysages, il a eu une crise. De larmes, d'ang