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Libération

Martin Suter, la face cachée des libellules

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Le cahier Livres de Libédossier
publié le 16 juin 2011 à 0h00

«International Inquiries.» Enquêtes, renseignements internationaux. Rien ne prédisposait Johann Friedrich von Allmen (qui se fait appeler John pour le prénom et Allmen sans von pour le nom) à se spécialiser dans une telle activité, ainsi que la décision en semble prise à la dernière page de ce premier roman consacré à ses aventures. A peine Allmen et les libellules paraît-il que sont déjà annoncés Allmen et le diamant rose et Allmen et la suite aux dauphins. Fidèle à la tradition des romans policiers, même si les siens sont toujours singuliers, c'est un personnage récurrent, comme l'est Carlos, l'étrange majordome guatémaltèque de l'ancien millionnaire, que vient de créer Martin Suter. L'écrivain suisse-allemand, né en 1948, a donc imaginé un généreux héritier qui a dilapidé sa fortune mais n'est pas prêt à renoncer à la richesse. Les polars s'intéressent souvent au social mais foin ici des cages d'escalier et des meurtres sordides, ce sont des polars aristocratiques dont Allmen est le héros. «Autant Allmen se débrouillait mal avec l'argent, autant il maîtrisait le maniement des dettes.» Du temps de sa richesse, le collectionneur d'art méprisait «les bonnes affaires». «Les choses devaient coûter ce qu'elles valaient, tout le reste était pitoyable.» Allmen aurait eu honte qu'on le prenne pour «un chasseur de bonnes affaires». Mais cet ennemi de toute violence, «fût-elle verbale», va explorer à sa