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Critique

Normes psys

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Le cahier Livres de Libédossier
Familles : les canons trinquent, enfin
publié le 16 juin 2011 à 0h00

Presque tout un chacun a désormais appris à relativiser ses croyances en une famille «normale». Il n'y a que le législateur pour ne pas prendre en compte le fait que, depuis plusieurs décennies, il existe nombre de familles multicomposées avec différentes sortes de beaux-parents ; qu'on rencontre de manière non exceptionnelle des familles composées avec des «tiers procréateurs ou éducateurs» dans les cas de l'adoption et des familles fondées grâce à l'assistance médicale à la procréation avec dons de gamètes et d'embryons. Sans compter les déclinaisons variées des familles homoparentales contemporaines. A l'occasion de la récente révision de la loi bioéthique, nos députés s'en sont tenus, à droite comme à gauche, au vieil adage «un père, une mère, pas un de plus, pas un de moins». Combien de temps ce déni législatif durera-t-il ? Peut-être jusqu'à ce que la France soit bonne dernière en Europe… Certains psys ne sont d'ailleurs pas moins conservateurs que nos députés, piégés souvent par des mythes datés, tel celui de la pathologie inévitable du père absent ou de la nécessité d'une «bonne mère» forcément unique ; ou telle encore la croyance en la nocivité des rôles parentaux inversés. Les enfants de couples divorcés, les enfants adoptés, ceux conçus par assistance médicale à la procréation ou élevés par des couples homo ne sont pas plus névrosés ou psychotiques que les «normaux» ; ça se saurait sinon…

Il est temps de voir que les normes et les mythes contemporains