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Libération
Critique

Tunisie Sous le jasmin, la toile

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Le cahier Livres de Libédossier
publié le 18 juin 2011 à 0h00

Pour se «débarrasser du cauchemar Ben Ali», Twitter et Facebook ont été «mille fois plus efficaces et plus rapides» que le monde plein de «règles, de protocoles et de limites» des associations, partis ou syndicats. Présentés comme des «outils révolutionnaires virtuels», les réseaux sociaux ont eu un rôle déterminant dans le déclenchement des révolutions arabes. La révolution de jasmin a germé sur la Toile. Dans Tunisian Girl,la «blogueuse pour un printemps arabe» Lina Ben Mhenni revient sur cette genèse.

«Je suis un électron libre et je le resterai», se réjouit la jeune femme de 27 ans qui détaille ce 22 mai 2010, jour où «tout a basculé» vers la révolution : Sur Skype un groupe de discussion s'organise pour «faire vivre une vraie journée d'enfer» aux six cents «cyberflics» du ministère tunisien de la Communication et lance une manifestation au centre même de Tunis.

A ce moment-là, Lina n’a plus accès à Internet, c’est avec deux dinars dépensés dans un cybercafé qu’elle est restée connectée. Sous sa houlette et derrière leur clavier, ils sont une vingtaine à lancer cet appel à manifester contre la censure. Ils furent finalement plusieurs milliers, vêtus de tee-shirts blancs, à se rendre à Tunis le jour dit. De la même façon, ce sont les pirates internationaux d’Anonymus qui ont saturé les sites ministériels, à la demande des blogueurs tunisiens bloqués. Récit d’une cyberbataille