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Libération
Critique

La philosophie à fond les baffles

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Le cahier Livres de Libédossier
Lacan et les Doors, Nietzsche et Nina Hagen... les parallèles de Francis Métivier
publié le 23 juin 2011 à 0h00

On peut en convenir : «la philo éveille», et, à plein tubes, «le rock réveille». Alors pourquoi, même si on s'est rarement avisé de le faire, ne pas les marier ? C'est ce que fait Francis Métivier dans Rock'n philo. Professeur, celui-ci, de la philosophie, sait toutes les subtilités, et, grand amateur, du rock connaît toutes les sonorités. Il ne propose pas, cependant, une philosophie du rock, ni une version pop ou rock de la philosophie, mais, méthodiquement, montre comment les questions et les notions de la philosophie (classées dans l'ordre du programme des classes de terminales : la conscience, la perception, l'inconscient, autrui, le désir, l'existence, le temps, le langage…) peuvent être abordées, voire éclairées par certains classiques du rock'n roll - en présupposant qu'élèves et étudiants ont davantage de familiarité avec la musique qu'avec la métaphysique, et sont d'emblée plus réceptifs à Motörhead ou U2 qu'à Husserl ou Schopenhaueur. Le propos, séduisant, n'est pas fondé sur des allusions ou quelques illustrations, mais systématiquement développé, philosophie et rock étant pris «en parallèle» : le problème «le réel est-il ce que je vois ?», par exemple, est traité à l'aide de la première Méditation de Descartes et de Where is my mind ? des Pixies, l'idée que «le moi est haïssable», est exposée telle que Pascal l'expose dans ses Pensées, mais aussi telle qu'on peut l'entendre dans Smells l