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Libération
Critique

le roi bègue et le roturier

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Une biographie de Lionel Logue, l’orthophoniste qui guérit George VI.
publié le 25 juin 2011 à 0h00

C’est l’histoire d’un homme que le hasard avait placé à la tête du plus grand empire de son époque. C’est l’histoire d’un souverain obligé de s’adresser en direct à des millions de personnes alors qu’il était incapable de s’exprimer en public. C’est l’histoire d’un roi qui bégayait et dont la vie inspira une pièce puis un film couronné par quatre oscars.

Derrière cette guerre contre les mots : Lionel Logue, orthophoniste australien, autodidacte et personnalité atypique qui devint l'ami et l'intime de George VI. «L'homme qui sauva la monarchie britannique», en redonnant, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, la parole au souverain.

Son petit-fils, Mark, au terme d’un long travail dans les archives familiales, publie aujourd’hui sa biographie. On y retrouve toute la trame du film de Tom Hooper - lui-même très fidèle à l’histoire réelle. Le rôle prépondérant de la femme du roi, la future «queen mum», les premières rencontres mêlées d’incompréhension puis de complicité entre les deux hommes, les séances de prononciation, la répétition du sacre dans Westminster déserte… La grande histoire enfin qui s’invite dans un drame intime et cette double ironie pour le souverain paralysé par le trac : il doit s’exprimer en direct (l’enregistrement et le montage n’existent pas encore) et il a face à lui les deux plus grands tribuns du siècle : Mussolini et Hitler.

Le livre complète le film en s'attardant sur la personnalité du royal bègue - gaucher contrarié, en rivalité avec son