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Libération
Critique

Siri Hustvedt

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publié le 30 juin 2011 à 0h00

Siri Hustvedt a écrit des romans, des nouvelles et des essais sur l’art et la littérature. Son dernier livre avant celui-ci est intitulé Une femme qui tremble, c’est une sorte de neuro-autobiographie où elle part sur la piste des symptômes neurologiques bizarres qu’elle a de manière récurrente depuis l’enfance. Au cours de cette enquête, elle croise psychiatrie, neurobiologie, philosophie, littérature et souvenirs d’enfance, et se retrouve, dit-elle, «catapultée dans le cabinet d’une psychanalyste».

Tout cela pour dire que les lecteurs qui ont aimé ses romans précédents reconnaîtront dans Un été sans les hommes des échos de Elégie pour un Américain ou de Tout ce que j'aimais, mais ils y verront aussi quelque chose de différent, plus fort et plus libre, plus littéraire aussi. Ils y entendront très clairement une voix qui n'était qu'à peine perceptible dans les romans antérieurs. Difficile de ne pas penser que cette nouvelle écriture est le résultat du livre précédent, ou plutôt du travail qui a produit et accompagné le livre précédent. Tout ce qui restait de quant-à-soi ou de raideur luthérienne-norvégienne chez Siri Hustvedt semble avoir disparu, ou ne rester que comme structure d'un esprit vif et clair, en laissant désormais l'espace pour des choses nouvelles. Dans l'écriture du roman, mais aussi, imagine-t-on, chez l'auteur, il y a légèreté, gaîté, ironie, joie de vivre, des traits qui n'étaient guère présents dans les romans précédents (q