Agota Kristof, romancière d'origine hongroise et d'expression française, est décédée en Suisse dans sa demeure de Neuchâtel, a annoncé mercredi l'agence de presse hongroise MTI. «A l'âge de 75 ans, Agota Kristof est morte dans sa demeure de Neuchâtel dans la nuit de mardi à mercredi», a indiqué l'agence hongroise, avertie par la famille de la défunte. Née en Hongrie en 1935, Agota Kristof a quitté la Hongrie pour la Suisse en 1956 après l'écrasement de la révolution hongroise par le régime communiste appuyé par les chars soviétiques.
Elle a écrit 23 drames pour le théâtre en français à partir de 1978, dont seulement 9 ont été joués en public. Dans les années 1980, elle a connu un grand succès en Europe de l'Ouest avec son roman Le Grand Cahier, écrit en 1986. Cet ouvrage puissant avait obtenu le Prix du Livre européen. Les critiques français le comparent à des oeuvres de Samuel Beckett ou Eugène Ionesco. Ses oeuvres, qui traitent souvent du monde de l'après-guerre sont traduites dans une douzaine de langues, dont sa langue maternelle.
Elle a arrêté d'écrire en 2005, peu après la parution de son autobiographie, L'Analphabète, récit dans lequel elle raconte comment une Hongroise née en 1935, exilée en 1956, devient en Suisse un écrivain français. Agota Kristof a reçu plusieurs distinctions au cours de sa carrière, dont le prix Alberto Moravia (Italie) en 1988, le prix Gottfried Keller (Suisse) en 2001 et le prix Friedrich Schiller (Suisse) en 2005, ai