C’est donc au sous-sol. Aucun train ne passe. On tente de désincarcérer Charles Dickens de Wilkie Collins et celui-ci de Dan Simmons, poupées gigognes. On épluche l’auteur par couches successives.
Pourquoi Dickens ?
Je détestais Dickens depuis des années. Depuis le primaire. Une enseignante m'avait laissé les Grandes Espérances en travers de la gorge. Pendant des années, j'ai décidé de l'ignorer. Mais en 1999, j'ai lu la biographie de Peter Ackroyd et j'ai été fasciné par la manière dont l'accident de Staplehurst, en 1865, pile cinq ans avant sa mort, a modifié sa personnalité. Trop peu de chose a été écrit à ce sujet dans ses biographies. Or c'est une opportunité pour un romancier de regarder comment un événement change la vie et les perspectives d'un homme si célèbre. En réalité, j'ai décidé d'écrire Drood longtemps avant Terreur. J'ai eu envie d'écrire Terreur une semaine après avoir vu une référence à la disparition de l'expédition polaire de Franklin. Dans Terreur, tout mène à Drood. Cela rendait Dickens fou quand on accusait l'équipage britannique de cannibalisme. Pour lui, un Anglais n'aurait jamais mangé un autre Anglais. Wilkie Collins a ensuite écrit une pièce sur la disparition de l'expédition Franklin avec l'aide de Dickens, The Frozen Deep, et j'en parle dans Drood.
Avez-vous mené des recherches approfondies ?
Ce livre aurait pu me prendre cinq ans d’investigation. Mais j’ai fait la recherche et le livre en même temps, dix mois et demi. Je le conçois comme