Dalibor Frioux - c’est son vrai nom - n’a, semble-t-il, jamais mis les pieds en Norvège. Il y a pourtant passé quelques années, soit le temps qu’il lui a fallu pour écrire un roman, son premier rédigé, qui est publié en cette rentrée. L’un de ces textes auxquels on prête plus encore attention à ce moment de l’année, à la recherche insatiable de nouvelles sensations.
Brut frappe fort. Son prologue virtuose happe, ultracinématographique, ce qui, à la différence de tant d'autres laborieux premiers romans, ne l'empêche pas d'être sacrément écrit. L'espace de ces premières pages, on songe à Bret Easton Ellis, on croit tenir un émule quasi DeLillesque. Et même si la suite ne tient pas cette hauteur de ton, préférant bifurquer vers un classicisme sans doute plus raisonnable pour des débuts littéraires, elle n'en offre pas moins à l'arrivée ce qu'on peut avec enthousiasme brandir comme le premier roman le plus bluffant du moment. Aux antipodes d'autres titres bleu blanc rouge ambivalents, fleurant bon le barrèsisme ambiant. Au lieu de ressasser le poisseux et de s'y complaire, Brut est si intelligent qu'il préfère imaginer non pas l'avenir, contrairement aux apparences, mais bien le présent. La preuve : un esprit tordu et provocateur pourrait estimer que sa parution fut comme annoncée par un double attentat meurtrier fin juillet à Oslo.
Pourquoi la Norvège ?
Ce roman vient de l’envie d’aller voir ce qui se cache derrière cette utopie, la Norvège, officiellement la démocratie la plus riche