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Libération
Interview

Dinaw Mengestu

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Le cahier Livres de Libédossier
Peoria, Illinois, diaspora d’Ethiopie
publié le 27 août 2011 à 0h00

Dans son premier roman très remarqué, et titré d'après un vers de Dante, les Belles Choses que porte le ciel, l'écrivain américain d'origine éthiopienne et vivant désormais à Paris Dinaw Mengestu abordait notamment avant l'élection d'Obama un sujet jusque-là peu traité par la littérature américaine : la diaspora africaine, en l'occurrence éthiopienne. Situé à Washington, c'était aussi un roman sur les classes sociales et la gentryfication d'un quartier vue au travers d'une subtile histoire d'amour. Avec Ce qu'on peut lire dans l'air, Mengestu retrouve à sa manière singulière et délicate l'Afrique en Amérique.

Comment s’articulent l’Afrique et l’Amérique dans votre roman ?

Un écrivain a dit un jour que si un romancier emprunte des détails à sa propre vie pour raconter une histoire, il a alors plus de liberté pour inventer tout le reste. Ce roman a commencé peu de temps après que je suis allé pour la première fois en Ethiopie depuis vingt-cinq ans. Dès que je suis rentré aux Etats-Unis, j’ai roulé jusqu’à Peoria, la petite ville d’Illinois où ma famille s’est installée après avoir émigré d’Ethiopie. En conduisant, je me suis demandé l’impression que ce paysage plat et si typiquement américain, avec ses champs de maïs et de blé, pouvait avoir produit sur un couple de jeunes mariés comme mes parents qui venaient d’arriver.

C’est très contemporain…

Comme nombre d’Américains, après le 11 Septembre, j’étais de plus en plus énervé par la politique et les mensonges de l’ère Bush. Nous semblions condamnés à vivre dans un état de terreur permanente