Il avait illuminé la rentrée littéraire 2007 avec son magique Cendrillon, entre satire sociale des classes moyennes et lyrisme érotico-féerique. Eric Reinhardt se saisit de nouveau de certains de ses fétiches les plus efficaces pour un cinquième roman plus brillant encore, plus explicitement sexuel aussi, plus politique toujours. Les deux amants de ce Système Victoria sont déjà les héros absolus de l'automne littéraire.
Votre héroïne est une DRH…
Après avoir exploré, dans Cendrillon, les arcanes du capitalisme financier, j'ai eu envie d'écrire un livre où l'on verrait quelle pression la logique du profit exerce sur le monde du travail. J'ai choisi de mettre en scène une Directrice des ressources humaines de haut niveau, car cette fonction est par nature propice à la fiction, au dédoublement et parfois à la manipulation, pour cette raison qu'une bonne DRH doit nécessairement inspirer confiance à la fois aux salariés et aux actionnaires. Outre le fait que Victoria me permet de montrer la mondialisation à travers le corps et l'intimité d'une femme libre, puissante et ambitieuse, je trouvais ce positionnement frontalier particulièrement intéressant.
Ainsi, j’ai eu envie de créer un personnage ultracontemporain, dont le lecteur pourrait se demander s’il est atroce ou bien sublime, je voulais que Victoria soit assez complexe pour inspirer des sentiments contradictoires, entre effroi et fascination. Ce n’est pas la seule fonction de la littérature, mais il me semble important que les