François Beaune, l'âge du Christ (33 ans), était à la plage ce 20 août. On est allé lui demander d'où sortait Un ange noir, roman rigolard et désemparé sur un puceau qui n'a pas tué sa petite amie, quoique.
Ça a commencé comment ?
J'ai écrit la toute première version d'Un ange noir il y a plus de dix ans, à peu près en même temps que celle d'Un homme louche. L'idée était de m'exercer à écrire en traitant le genre du polar. Je lisais beaucoup Chester Himes, David Goodis, et puis un livre m'avait marqué à l'époque, Un tueur sur la route, de James Ellroy. Avec ce récit de serial killer à la première personne, on était vraiment au cœur du genre noir, on n'en sortait jamais. Je ne voulais pas faire un polar avec des flics, mais rester en permanence au centre de mon sujet : que le lecteur passe son temps avec l'assassin, ou en tout cas le meurtrier présumé, Alexandre Petit. Je me suis dit que le mieux, pour y parvenir, serait que ce meurtrier enquête sur lui-même, et pour que l'histoire soit crédible, j'ai inventé une cavale : recherché par la police qui le croit coupable, il va devoir enquêter de son côté pour prouver son innocence. L'enquête sera aussi une quête de vérité, une quête existentielle, puisqu'ayant été frappé de sidération, il aura oublié le vrai du faux et ne sera jamais sûr d'avoir ou non tué la jeune fille.
C’est louche, non ?
Pour moi, le personnage d'Alexandre Petit est le miroir inverse et complémentaire de l'homme louche, Jean-Daniel Dugommier, dans Un homm