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Libération
Interview

Marie Darrieussecq

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Le cahier Livres de Libédossier
La jeune fille et le sexe des magazines
publié le 27 août 2011 à 0h00

Clèves, comme la princesse. C'est le titre du roman de Marie Darrieussecq, du nom du village imaginaire dans lequel elle situe l'action. Ou plutôt trois actions comme autant de parties du livre : les avoir, le faire, le refaire. Les règles, l'amour, l'amour encore. Quinze ans après Truismes, elle revient avec Solange, une adolescente, sur la métamorphose d'un corps, dans un rapport étroit aux mots à disposition pour penser et vivre ces changements. Toujours préoccupé par l'étrange et pourtant bizarrement familier, ce texte subtil s'avère l'un de ses plus personnels et universels à la fois, un roman particulièrement touchant sans la moindre mièvrerie.

Quel a été le point de départ de l’écriture du roman ?

Je voulais depuis longtemps parler de l'adolescence. Alors j'ai eu l'idée de réécouter le journal intime que j'ai enregistré entre 14 et 17 ans. Comme j'ai toujours écrit de la fiction, je préférais enregistrer ce journal sur des cassettes. J'ai passé trois semaines avec ces bandes et tout m'est revenu d'un coup : les débuts de la vie sexuelle à deux et ses complications. Un autre projet, ancien aussi - un rewriting de la Princesse de Clèves -, est venu télescoper celui-ci : j'ai réalisé que la princesse était aussi une adolescente, elle a 13 ans. Certes, elle ne couche pas, mais elle ne pense qu'à ça, elle aussi. L'articulation des deux projets m'a pris du temps : c'est l'idée de l'entrée dans la vie sexuelle. Au départ, je voulais transposer la Princesse de Clèves. Je cherchais un huis clos e