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Libération
Critique

Melvil Poupaud

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Le cahier Livres de Libédossier
Instants Daney d’un enfant du cinéma
publié le 27 août 2011 à 0h00

Il y a des textes, des photos, des découpages, des carnets de bord et de sabordage. Des cartes postales de Serge Daney, une photo ratée d’Hervé Guibert et une lettre réussie. Des livres entièrement cousus main par Melvil Poupaud, avec crayon, colle et sorcellerie. C’est comme si l’auteur était plus vieux que la nuit et que son cœur bavait à la poupe, vieux flibustier aux allures d’adolescent.

Pour ce premier texte publié, mi-autobiographique, mi-scénario et, pour troisième moitié, fiction, l'acteur-musicien-réalisateur applique à la lettre le conseil de Deleuze : «Faire d'un événement, si petit soit-il, la chose la plus délicate du monde, le contraire de faire un drame, ou de faire une histoire.» Il faut dire que Melvil, comme il l'écrit dans Quel est Mon noM ?, s'est «souvent considéré comme le croisement naturel entre le batteur de Trust et Jacques Lacan» qui, tous deux, fréquentaient la maison de sa mère, Chantal Poupaud, célèbre attachée de presse cinéma - «Poupette» pour les intimes de la profession.

Comme il n’y a guère de livres de souvenirs qui ne soient sur l’enfance, sur la perte de l’innocence en tant qu’elle est incapacité à nuire, Melvil Poupaud s’attache ici à la fois à son propre apprentissage (du cinéma, de l’amour) et aux relations qu’il a lui-même avec ses enfants et la paternité. Que fait-on aux autres, de quels films et de quels spectres sont tissées les familles et les amitiés ? La célébrité n’existe pas, c’est juste un état, rie