Adoptant la même stratégie que François Hollande, David Foenkinos semble s’astreindre à ne plus faire appel à ses ressources humoristiques. Dans l’un et l’autre cas, les sondages et les ventes montrent que ce choix est payant.
Dans les Souvenirs, roman qui succède à la Délicatesse (un triomphe), Foenkinos raconte avec simplicité et sérieux l'apprentissage des choses de la vie par un garçon qui peine à devenir adulte. Son grand-père est mort, sa grand-mère fuit sa maison de retraite, ses parents se séparent, puis se réconcilient, alors que lui-même suit le mouvement inverse, rencontre et séparation. Gommée au point d'entraîner un curieux manque d'aspérités, la fantaisie foenkinienne resurgit de temps à autre dans les 68 «souvenirs» incrustés au fil du roman. Paradoxalement, elle nourrit une gravité recherchée en vain dans la narration. «Un souvenir de Charlotte Salomon», esquisse biographique de l'artiste morte à 26 ans à Auschwitz, se termine par l'évocation d'un secret de famille. «Elle se souviendrait de ce mélange étrange de dévastation de la vérité et de confirmation presque paisible d'une intuition.»
Cl.D.
Source : Datalib et l'Adelc, d'après un panel de 1 200 librairies indépendantes de premier niveau. Classement des nouveautés relevé (hors poche, scolaire, guides, jeux, etc.) sur un total de 96 273 titres différents. Entre parenthèses, le rang tenu par le livre la semaine précédente. En gras : les ventes du livre rappo