Menu
Libération
Critique

Rome arrangé

Article réservé aux abonnés
Une déambulation de Marco Lodoli, entre anxiété et rigolade
publié le 1er septembre 2011 à 0h00

Allez, et pas d'histoires. De la fiction plutôt, avec des sirènes, des Martiens, des télépathes, des infirmières chargées de branloter les patients en fin de carrière, et un vers de Pétrarque : «Quand j'étais en partie un autre homme que celui que je suis.»

Dans le roman, souvent, il y a beaucoup d'histoires, et peu de fiction. Faire des histoires : bavasser, créer des embarras à propos d'une situation existante, égrener de fausses vérités. A la fin, rien n'est changé. Faire des fictions : déboucher le réel, lui inventer des issues, passer de l'autre côté du miroir. Mentir vrai. C'est assurément ce que fait l'Italien Marco Lodoli, inconnu ou presque de ce côté-ci des Alpes. Les Prétendants se présente comme une «trilogie romanesque». Comme il s'agit de trois grosses nouvelles ou récits, intitulés la Nuit, le Vent et les Fleurs, on suppose que le romanesque tient précisément à leur juxtaposition. Mais cette trilogie, ça se complique, est aussi le deuxième panneau d'un triptyque en partie traduit chez P.O.L. en 1994. Lodoli est entre-temps, et entre autres, passé par La fosse aux ours en 2009 avec Iles, unguide vagabond de Rome. On ne saura pas grand-chose d'autre de lui, sinon qu'il est journaliste à la Repubblica et qu'il enseigne dans un lycée de la banlieue romaine.

«Un garçon ivre se penche à la fenêtre d'une voiture et crie : "Aujourd'hui, j'ai eu mon diplôme, demain, je pars au s