Ali Magoudi, né à Paris en 1948, médecin, puis écrivain et psychanalyste, s'est penché sur le cas des présidents de la République, Miterrand, Chirac, Sarkozy. Il a aussi travaillé sur la Disparition, le roman de Georges Perec écrit sans aucun «e», à partir de quoi il a publié la Lettre fantôme, un livre sur la Shoah. Voici qu'il évoque dans Un sujet français l'homme qui a présidé à d'autres destinées : son père. Et qu'il s'aperçoit soudain à quel point son enfance, rue du Vertbois à Paris, puis ses recherches l'ont sans cesse mis sur le chemin de la destruction des Juifs.
Ali Magoudi, dont la mère est polonaise, découvre que feu son père, Abdelkader Magoudi, né en Algérie en 1903, a eu une autre femme avant la guerre. Elle s'appelait Germaine Zehert, et il a eu deux fils. Les seuls frères et la sœur qu'Ali se connaisse sont nés à Varsovie, où les parents se sont mariés. L'existence du premier foyer est mentionnée dans «le contrat de travail pour BMW établi en novembre 1941 par le bureau de placement allemand de Courbevoie».
Ecumant les archives, épuisant les souvenirs, Un sujet français mêle la description de l'enquête aux résultats qu'elle met au jour, un peu comme dans les Disparus de Daniel Mendelsohn. Dans les registres des commissariats et des hôpitaux, à Paris, en Pologne et en Algérie, Ali Magoudi cherche la trace d'Abdelkader. Parce que lui-même a un fils, et parce que son père disait : «Ma vie est un v