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Libération

Tout va bien

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publié le 1er septembre 2011 à 0h00

Réunion de rentrée aux éditions Tartemuche. Sous les bronzages perce un certain accablement.

Le PDG(à la responsable du service de presse) : Ludivine, d'où nous ramenez-vous cette mine superbe ?

Ludivine : De Forbach. Je viens d'aller enterrer mon père.

Le PDG : Oh, je suis vraiment, euh, je ne sais comment…

Ludivine : Ce n'est pas la peine, je le haïssais, papa (elle éclate en sanglots).

Le directeur des essais et docs(mezzo voce, à la directrice de la fiction) : Je ne la sens pas, cette rentrée.

Le PDG : Vous disiez, Jérôme ?

Jérôme : Je disais à Christina que nous avons des problèmes avec la biographie de Tristane Banon. Assouline a séché au bout de 50 pages, plus rien à dire. La bonne idée, dans le fond, ç'aurait été de faire la bio de la mère. Quel tempérament ! Quel…

Le PDG (le coupant) :Et le bébé Sarkozy ?

Jérôme : Je viens de recevoir le manuscrit de Burnier. C'est moyennement drôle et tout à fait impubliable en l'état. Burnier est parti de l'hypothèse que ce serait des jumeaux. Il a construit une sorte de dialogue socratique entre les bambins, genre l'un dit : «A ton avis, à quel point l'hérédité nous détermine-t-elle ? Parce que là, étant donné le pedigree, ça n'a pas l'air gagné, notre affaire.» Et l'autre répond : «Je me sens comme un pois de Mendel avec rien que des gènes