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ADN, le médecin qui révèle les morts

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publié le 10 septembre 2011 à 0h00

Dans l’imagerie populaire, Wolfgang Amadeus Mozart est mort d’épuisement à Vienne, dans l’indifférence générale. Seul un chien aurait suivi le corbillard… Cléopâtre aurait été piquée par un aspic caché dans un panier de figues, Molière aurait expiré sur scène, Diane de Poitiers aurait été assassinée, et le tsarévitch Alexis et sa sœur Anastasia auraient échappé au massacre de leur famille par les bolcheviques en 1918. Images d’Epinal, propagande, légendes maintes fois reformulées…

Depuis quelques années, une science médicale - la pathographie -, au croisement de la médecine légale et de l’archéologie, s’attache à faire parler les morts en étudiant ossements, restes fossilisés et cadavres momifiés de personnages illustres. Son grand prêtre en France est le docteur Philippe Charlier, brillant chercheur dont les derniers patients sont les cendres de Jeanne d’Arc ou le crâne d’Henri IV. Utilisant toutes les facettes de la science moderne (recherche d’ADN, étude des tissus, analyse des toxines, rayons X), ses travaux s’appuient également sur l’étude des comptes rendus d’époque, témoignages des médecins, sculptures réalistes…

«Le médecin des morts» retrace ici les derniers instants d’une vingtaine de personnages historiques pour tenter de percer le mystère de leur décès brutal. Il apparaît ainsi, à la lecture des procès-verbaux d’autopsie et en étudiant les registres de décès de la ville, que Mozart serait en fait mort d’une infection bactérienne à streptocoque… Qu’Henriette d’Angle