C'est la boîte à gifles. Queer zone 3, plus péchu que le 1 (réédité) et le 2 réunis, tire à boulets saignants sur Hélène Cixous, Catherine Breillat ou Bertrand Bonello, sur Bataille, Lacan et Barthes (un peu moins), sur Foucault, Deleuze et sur Guattari (un peu moins là aussi), sur la dernière Butler, celle de Défaire le genre. Ce qui nous met mal, vu que les trois premiers de la liste, on les a toujours accompagnés, et qu'on n'a pas l'intention d'arrêter.
Marie-Hélène Bourcier, enseignante à Lille-III et activiste bien connue, mord la couenne à son lecteur bourge éduqué. A la limite, on pourrait renier les philosophes morts et adopter la position du chrétien-couché (panier), pris de remords. On pourrait se rendre compte qu'on est plutôt blanc, plutôt masculin, plutôt universitaire, et qu'on ne s'est jamais précipité pour coopter des Noirs et des Arabes, ni même des filles conformes à l'occidentalité. Puisqu'en gros, c'est ça le problème : notre refus de partager le pouvoir, notre refus d'inclure par un geste positif. On préfère l'universalisme négateur. Pourquoi ? C'est que comme tout animal politique, on a un peu de mal à comprendre pourquoi le monde entier ne devrait pas faire comme nous, ne réussirait pas à être aussi cool que bibi. A-t-on déjà vu des parents déplorer que leurs enfants soient leurs portraits crachés ? Pareil pour les choses de l'intellect. La théorie n'est jamais que la formalisation d'un égoïsme actif. Du coup, Queer zone