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Libération
Critique

Guerre froide le chasseur de trésors

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publié le 17 septembre 2011 à 0h00

Certains collectionnent les timbres, les pièces de monnaie ou les bouchons de champagne. D’autres, plus audacieux, empilent les boules à neige, les affiches ou les trente-trois tours d’Elvis… Claude Quétel, lui, a une marotte : ramener dans ses bagages un missile balistique intercontinental, un MiG-21 en état de marche, une batterie d’orgues de Staline, avec ses seize fusées non démilitarisées - mais on ne peut pas penser à tout -, voire une petite bombe atomique lorsque ses voyages le conduisent aux Etats-Unis.

Sinon, du tout-venant : morceaux de murs mitraillés à Stalingrad, peinturlurés à Berlin ou graffités dans une prison française où furent exécutés des otages en 1944 ; lettres d’Auschwitz, règlement d’un goulag ou objets récupérés dans les ruines fumantes des Twin Towers…

Seul échec notable, le fameux «téléphone rouge» reliant Washington et le Kremlin durant la guerre froide, qu’il traqua en vain à Moscou dans les années 90. Ou le wagon de Rethondes, où furent signés l’armistice de 1918 puis la capitulation de 1940.

Car Claude Quétel, historien et directeur de recherche au CNRS, est l'ancien directeur du Mémorial de Caen, musée consacré au débarquement de Normandie mais qui élargit son propos à une réflexion sur la fragilité de la paix. Dans le Canapé de Beria, livre de souvenirs alertes et malicieux, le chercheur raconte ses démarches pour monter une exposition sur la guerre froide et sa traque d'objets symboliques de ce grand face-à-face entre les géants améri