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Libération
Critique

Sur la plage abandonnée, cafouillage et gueules cassées

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«Galveston», premier roman de l’Américain Nic Pizzolatto
publié le 22 septembre 2011 à 0h00

Roy Cady va mourir, ce n'est pas vendre la mèche que d'annoncer sous quelles couleurs court le héros de Galveston. L'information est donnée au début, même les tueurs vont chez le médecin. Roy Cady, un type capable de vous casser la main s'il est de mauvaise humeur, va mourir d'un cancer du poumon, mais il est encore là vingt ans plus tard pour nous le raconter. Galveston est écrit à la première personne. C'est le premier roman d'un garçon né à La Nouvelle-Orléans, une ville à fuir en vitesse. Roy Cady, collecteur de dettes piégé par son patron, s'en sort miraculeusement, et file vers le Texas, abandonnant dans sa caravane une collection complète de films avec John Wayne (sur vidéocassettes, on est en 1987).

Dans un entretien à lire sur biliosurf.com, l'auteur, Nic Pizzolatto, se présente comme un «Italien du Sud profond des Etats-Unis» (1). On remarquera que «les Ritals», leur manière de s'habiller et de se parfumer en prennent pour leur grade, dans Galveston. Il dit aussi : «D'où je viens, la plupart des gens considéraient la violence comme un moyen de communication efficace.» C'est peut-être ça, le sujet de Galveston : comment apprendre à communiquer avec efficacité autrement qu'avec son coup-de-poing américain, son couteau ou son colt. A moins qu'on résume l'affaire ainsi : le chemin de croix accompli par un homme en miettes, afin qu'une gamine sache un jour que contrairement aux apparences, elle n'a pas été ab