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Libération
Critique

Dessins Antonio, jamais sous Franco

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publié le 24 septembre 2011 à 0h00

Juin 1939. Le jeune Antonio pénètre dans le camp de réfugiés d'Argelès-sur-Mer après avoir fui sa ville de Barcelone, accompagné de sa sœur et de sa mère, chanteuse de profession, «belle comme la République espagnole». La petite dernière, Neùs, a été envoyée du côté de Valence, chez les grands-parents, au moins là-bas, elle peut boire du lait frais chaque jour. Trois ans plus tôt, le père a rejoint la milice républicaine. Dessinateur, il a gardé le contact avec les siens en envoyant des «images de batailles, de soldats couchés par terre, d'explosion». La mère a continué de fredonner et de refuser toute alternative qui les ramènerait, elle et les siens, dans une Espagne qui n'est pas la sienne : «Jamais sous Franco», répète-t-elle comme un refrain.

S'appuyant sur une mise en page aérée, le dessin de Ronan Badel et les textes de Valentine Goby disent les détails du quotidien, le ressenti de l'enfant et de sa famille et la grande histoire («septembre 1939, la guerre est déclarée»). C'est d'ailleurs le parti pris narratif de cette collection, «Français d'ailleurs», qui met en scène, pour des enfants à partir de 9 ans, les migrants de la France d'aujourd'hui (Adama ou la vie en 3D, du Mali à Saint-Denis ; le Rêve de Jacek, de la Pologne aux corons du Nord). En fin d'ouvrage, un cahier illustré de documents d'époque permet de contextualiser les événements historiques, acteurs de la fiction.

Après le temps des retrouvailles, à Arg