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Libération

La vertu rend riche

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publié le 24 septembre 2011 à 0h00

En moins de dix ans, les petits livres de la collection de la République des Idées sont devenus indispensables à la vie du débat démocratique. Cette bibliothèque intellectuelle à ciel ouvert, lancée par Pierre Rosanvallon au Seuil, a entrepris un travail considérable de rénovation politique. Livre après livre, une bande d’économistes, de sociologues, de philosophes et de démographes - Daniel Cohen, Eric Maurin, Louis Chauvel, Robert Castel ou Thomas Piketty pour ne citer quelques noms - ont offert des synthèses percutantes de leurs travaux scientifiques dans le but affiché de s’inviter dans le débat public et de bousculer les vieilles grilles de lecture de nos sociétés. Ils ont ausculté le capitalisme et les désordres du travail, raconté la dérive des classes moyennes ou révélé la mécanique infernale du déclassement.

Mais ils ont aussi, en creux, donné des pistes pour transformer l’action publique. En 1981, la gauche était arrivée au pouvoir avec une boîte à outils politique datant des années 60. Le choc avec la réalité économique n’en fut que plus dévastateur. Les partis de gauche commencent aujourd’hui à s’ouvrir à ce travail d’idéation.

Economiste et professeur à l'université de Harvard, Philippe Aghion - qui signe avec Alexandra Roulet le dernier ouvrage de la collection, Repenser l'Etat - vient d'être sollicité par François Hollande… On comprend pourquoi : ce théoricien de la croissance n'oublie pas que pour produire, il faut une société vivante et réconciliée. I