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Libération
Critique

Sur les sentiers de la paix

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«Le Mook» s’attache aux acteurs de la réconciliation.
publié le 24 septembre 2011 à 0h00

Allez, donnons du grain à moudre aux cyniques et aux sceptiques. Loin des traités et des conférences au sommet, le magazine-book le Mook a choisi d'«oser la paix» en saluant l'audace de ces «réconciliateurs» qui, du Cambodge aux Balkans, de la Colombie au Proche-Orient, tentent de dialoguer, négocier, reconstruire et juger.

Pour mettre en avant cette médiation des petits pas, les auteurs donnent la parole aux avocats de la paix à Mindanao, cette île des Philippines en proie depuis plus de quarante ans à des violences interethniques entre musulmans et chrétiens. «La politique ici, c'est toujours les trois G : "guns, goons and gold" [des armes, des voyous, de l'or]», raconte Octavio A. Dinampo, un universitaire activiste, en dressant le portrait d'une région de fureurs où peuvent émerger des «oasis de silence et de sérénité».

Parvenir à la paix reste une entreprise hasardeuse de longue haleine. Les négociateurs des accords de Dayton, qui mirent fin à la guerre entre Serbes, Croates et Bosniaques en 1995, en savent quelque chose. Invités par le diplomate «bulldozer» de Bill Clinton, Richard Holbrooke, ils ont été séquestrés trois semaines sur une base aérienne de l'Ohio. Souvent, le «succès se mesure sur vingt ans, rappelle, prudent, Jean-Marie Guéhenno, ex-patron des opérations de paix à l'ONU. Une société humaine se défait beaucoup plus rapidement qu'elle se recompose.» S'intéressant aux victimes de conflit, l'ancienne procu