En cette fin du XIXe siècle, nombreuses sont les mères et nourrices qui respectent la crasse sur la tête du nouveau-né, réputée protectrice, qui calment l'appétit des tout-petits par une «sucette en étoffe» remplie de mie de pain trempée dans du lait, recourent au biberon à tube… Exemples multipliables à l'envi, qui sont les effets de l'ignorance. Ce simple constat, qui justifie le titre de l'ouvrage, a dirigé toute la carrière d'Olympe Gevin-Cassal, simple dame visiteuse de l'Assistance publique de Paris qui finit inspectrice générale de l'enfance, filière professionnelle créée initialement pour lutter contre la surmortalité infantile et protéger la petite enfance - cette invention du XIXe siècle étudiée par Luc et Rollet, sur les travaux desquels s'appuie la présente biographie. Elle nous mène de la théorie politique, pédagogique et législative à la réalité de terrain, un passé oublié. Ce n'est donc pas qu'un récit de vie, l'histoire s'approche au plus près des mères défavorisées, esseulées, rejetées d'une époque qui sacralise la famille et la maternité légitime, adaptant la morale religieuse à la laïcisation en cours.
Barrières. On comprend mieux l'emboîtement des motifs qui animent cette politique et ses porte-drapeaux : combat contre la dénatalité après la défaite de 1870, éducation des mères pour améliorer la santé de leur progéniture, lutte contre les instances religieuses qui accaparent les filles «perdues», rééduquées p