Un titre à faire la grimace (les Morues), une couverture aussi (des jambes de Barbie avec porte-jarretelles sur fond bleu layette et rose girly) : pour son premier roman, Titiou Lecoq charge tellement la barque «pouffe» que le second degré s'envisage assez vite, une fois écartée l'hypothèse d'une version française de la «chick lit» (en américain «littérature pour poulettes»= horreur).
Il se trouve, merci pour elle et surtout pour nous, que cette jeune blogueuse de Lecoq (girlsandgeeks.com), qui est également journaliste (sur slate.fr), marie joliment sarcasme et pertinence, s'emparant de sujets «sérieux» tels que le porno, Zemmour ou DSK, aussi bien que de la vie quotidienne – ses voisins «pète-couilles», ses beuveries et son été «spécial lose». Voilà pour son blog.
Quant au livre, il décrit une vraie-fausse enquête menée par une bande d’ami(e)s après le suicide bizarre de l’une d’elles. La partie «filles» de la bande, «les Morues» comme elles se surnomment, sont, à la manière dont on pourrait aussi décrire Lecoq, des féministes pas coincées, vives et ne se posant pas en victimes des mecs.
Le roman, s’il ne prétend guère au Goncourt côté écriture (tant mieux pour lui), déroule ce qu’on aime dans la pop culture 90’s (le télescopage Nirvana et Balavoine, Destiny’s Child et Queens of the Stone Age), et ce qu’on n’aime pas dans les 10’s (privatisations, indifférence, cynisme).
À l’arrivée, la photographie 2011 prise par Titiou Lecoq est assez exa